EXPO 2004

BLANCHER

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  Graphes


EXPOSITION DU 9 OCTOBRE AU 14 NOVEMBRE 2004

DOMAINE D'ART ET DE CULTURE DU CHATEAU D'O
Espace d'art contemporain
Avenue des Moulins, Rond-Point d'O
Montpellier

L'exposition présentée au Château d'O rassemble une sélection d'une soixantaine d'œuvres récentes de Jacques Blancher, artiste originaire de Bretagne, où il fit sa première exposition à l'age de 18 ans.

Le cheminement proposé sur les deux étages du lieu d'exposition permet la découverte ou redécouverte de la démarche artistique de Jacques Blancher qui, depuis 1987, s'est orientée dans la poursuite de recherches formelles abstraites, construisant son identité picturale dans l'étroite relation de trois éléments constitutifs : la ligne, l'écriture et la tache.
Marquée par l'emprise du signe, son œuvre procède par variations, semblant osciller en permanence entre le désir d'unité et la quête du multiple.

Les séries récentes (2003-2004), présentées aujourd'hui au Château d'O s'inscrivent dans cette préoccupation constante de synthèse et d'équilibre, bien qu'engageant une évolution importante, tant au plan formel que technique, notamment par la substitution d'un des éléments (la tache-matière), au profit de l'utilisation de la photo numérique.

L'exposition proposée met en évidence cette évolution, permise et sans doute suscitée par l'introduction prépondérante des nouvelles technologies et l'usage de logiciels de dessins, de traitement d'images et de reconnaissance vocale, mis au service d'un processus d'écritures graphiques à la composition rigoureuse et la gestualité maîtrisée.

Mais si toujours chez Jacques Blancher " la matière est l'image de la pensée ", nous nous trouvons désormais devant ce paradoxe d'une matière désincarnée à laquelle se substitue une image " virtuelle ", saisie et travaillée pour ses composantes et ses qualités plastiques.

C'est particulièrement le cas des séries de travaux les plus récents, Ferraille et Filets, où la réalité physique des matériaux soustraits de leur environnement, se dépouille et se transforme en image abstraite… au sens propre du terme.
                                                                                                                                            

                                                                                                                                              Texte de Gilles Greck

 

 

Ecritures automatiques


Les œuvres sur papier de la série des Ecritures automatiques témoignent d'une rencontre inédite avec l'outil informatique, expérimentée par Jacques Blancher.
En effet, l'artiste utilisait au départ le logiciel de reconnaissance vocale pour sa fonction d'origine : la traduction en textes de paroles dictées.
L'accident s'est produit lorsque, à partir d'un son incohérent (d'un borborygme) le logiciel a toutefois recomposé une phrase en tentant de retrouver un sens au texte.
L'exercice fut reproduit alors semi-consciemment et un nouveau matériau est apparu dans la création graphique de Jacques Blancher, rejoignant ses recherches déjà anciennes sur le signe et l'écriture, autrefois manuscrits, présents dans d'autres séries.
Dans ce jeu de détournement, seule la machine est maîtresse du texte, dont l'artiste trouble un peu plus le signifié en évidant la matière-mot et en introduisant dans le corps du texte la ligne et la tache de couleur.
La voix, la parole automatique (à l'origine de l'œuvre), apparaît dès lors comme un quatrième élément à prendre en considération dans ces recherches, et pourrait être considérée comme une dématérialisation du geste initial de l'écriture.

                                                                                                                                                   Texte de Pascale Grossetti

Suite de l'exposition